Pinar Selek est une sociologue franco-turque, enseignante et chercheuse à l’Université Côte d’Azur ; elle est également une militante victime des persécutions de l’Etat turc. Celui-ci l’accuse à tort d’avoir posé une bombe dans le marché aux épices d’Istanbul en 1998. En réalité, c’est pour avoir refusé de donner le nom des Kurdes qu’elle a interviewé·e·s dans le cadre de ses recherches qu’elle est accusée de terrorisme et a été emprisonnée pendant 2 1⁄2 ans, avant d’être libérée faute de preuves.

Elle a été acquittée à quatre reprises, le tribunal ayant reconnu sa pleine innocence. Mais le 21 juin dernier, la Cour suprême de Turquie a annulé son dernier acquittement prononcé le 19 décembre 2014. A cette époque, Pinar avait été condamnée à perpétuité et c’est ce qu’elle risque à nouveau (après 4 acquittements !). Un mandat d’arrêt international a été lancé contre elle, et une nouvelle audience est prévue le 29 septembre prochain à Istanbul.

Cet acharnement du pouvoir Turc s’inscrit dans un contexte de répression très violent visant les personnes qui défendent la démocratie et l’Etat de droit dans toutes les régions de Turquie.

Pinar Selek est active sur de nombreux terrains aussi bien dans le combat féministe, que dans celui des minorités de genre. Elle est persécutée pour avoir mis en évidence, dans ses travaux de recherche, des minorités discriminées, parmi lesquelles les Kurdes, les objecteurs de conscience, les enfants des rues, les prostituées. Elle a préservé l’anonymat des personnes kurdes auprès desquelles elle avait enquêté dans le cadre de son travail universitaire.

L’ensemble de ses combats conduit le régime autoritaire à l’accusation de terroriste. Pour le pouvoir turc toute expression de défense des droits humains conduit à une accusation de terrorisme, surtout lorsqu’il est question des communautés kurdes ou arméniennes.

Les coordinations de France, Suisse, Belgique, et Euskadi de la Marche Mondiale des Femmes sont partie prenante de la large mobilisation internationale qui affirme sa solidarité avec Pinar Selek, et avec l’ensemble des minorités et des combattant·e·s de la liberté en Turquie.

 

Nous, Marche mondiale des Femmes, réclamons l’annulation immédiate et sans condition de la condamnation de Pinar Selek !

Stop au harcèlement judiciaire sans fin dont elle est victime !


Nous affirmons notre solidarité avec Pinar Selek et toutes les victimes de l’Etat turc !

 

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