MARCHE MONDIALE DES FEMMES/SUISSE
Soutien sans limite à l’appel de février du Collectif R
La MMF partage l’inquiétude du Collectif R face aux renvois inhumains de femmes et d’enfants qui ont cherché refuge en Suisse en croyant y trouver une terre d’asile, et qui se voient renvoyé·e·s sans que leur situation et leurs droits spécifiques n’aient été sérieusement pris en compte. La MMF fait pleinement siennes les demandes du Collectif R relatifs aux femmes et aux mineur·e·s accompagné.e.s et non accompagné.e.s.
Les motifs de fuite propres aux femmes sont reconnus et inscrits dans la loi sur l’asile suisse depuis 1998 « Il y a lieu de tenir compte des motifs de fuite spécifiques aux femmes. » (art. 3 al. 2). Les directives pour évaluer les demandes d’asile en tenant compte de ces spécificités sont consignées dans un manuel intitulé Asile et Retour/Persécutions liées au genre, édité en 2008 par l’Office fédéral des migrations. La Suisse est aussi signataire de la Convention relative aux droits de l’enfant, conclue à NewYork en 1989 et entrée en vigueur pour la Suisse le 26 mars 1997.
Cependant, en dépit de dispositions légales censées mieux protéger les femmes et les enfants, force est de constater que dans la pratique, les autorités fédérale et cantonale en tiennent encore insuffisamment compte. Nous ne sommes pas seules à le dire. C’est un constat que nous partageons notamment avec Terre des Femmes qui a analysé la situation propre aux réfugiées en Suisse dans une étude détaillée, publiée en 2011 : Les femmes dans la procédure d’asile/ La reconnaissance de motifs de fuite spécifiques aux femmes dans la pratique de l’asile en Suisse. Depuis lors, rien n’a fondamentalement changé.
Revendications de la MMF pour les droits des femmes réfugiées
La Marche mondiale des femmes demande que les femmes et filles qui cherchent refuge en Suisse bénéficient d’une attention particulière de la part des autorités fédérale et cantonale, tenant effectivement compte des motifs de persécution spécifiques et des besoins des femmes et des filles, notamment en matière de logement et de prise en charge médicale. La procédure d’asile, pour qu’elle soit juste et équitable doit
- tenir compte tout au long de la procédure du vécu des femmes dans leur pays d’origine et des violences qu’elles ont pu subir au cours de leur fuite
- traiter de façon adéquate les traumatismes qui résultent des viols et violences qu’elles ont pu subir dans leur pays ou au cours de leur fuite
- leur octroyer des soins propres à traiter ces traumatismes
- leur accorder une protection particulière, considérant que souvent ces femmes voyagent seules avec des enfants en bas âge, ce qui augmente leur stress et leur vulnérabilité
- leur octroyer des logements et des conditions d’accueil qui tiennent compte de leur état (femmes enceintes, jeunes mères, adolescentes seules, etc.)
- ne prononcer aucun renvoi pour une femme qui serait enceinte ou qui est arrivée en Suisse avec un ou plusieurs enfants en bas âge.
Le 3 juin sera une journée internationale pour la paix et la démilitarisation/ en Europe elle se déclinera autour des droits des réfugiées
Lors de la 10me rencontre de la Marche mondiale des femmes à Maputo (oct. 2016), nous avons décidé que tant qu’il y aura des guerres, le premier samedi du mois de juin sera une journée internationale de mobilisations pour la paix et la démilitarisation. Alors qu’au niveau mondial les femmes représentent, ensemble avec les enfants, près de la moitié des réfugié·e·s, les raisons spécifiques de leur fuite sont rarement citées en tant que telles, et la question de l’asile est généralement déclinée au masculin « Les réfugiés .... ils .... ». Les femmes et les enfants mineur·e·s souffrent de cette invisibilisation. C’est pourquoi, la MMF a décidé qu’en Europe, cette journée de solidarité internationale du 3 juin sera dédiée à la solidarité avec les femmes réfugiées.