Le Parlement russe vient d’adopter à une écrasante majorité une loi sur la dépénalisation des violences domestiques. Acceptée par 380 député-e-s contre 3, cette loi permettra de battre en toute impunité femmes (enceintes ou non) et enfants au sein des familles, pour peu que la violence de l’agresseur ne soit pas de l’ordre d’une récidive et qu’elle ne laisse pas de séquelles graves nécessitant une hospitalisation.
Selon l'agence nationale statistique russe, 49 579 affaires de violences domestiques ont été recensées en 2015, dont 35 899 impliquant des violences contre une femme. « Les femmes ne vont pas souvent voir la police ou les juges pour se plaindre de leur mari violent. Maintenant, il y aura encore moins de cas et le nombre de meurtres va augmenter », a déclaré le député communiste Iouri Sinelchtchikov qui, lui, a voté contre cette loi.
Jusqu’à présent la législation infligeait aux coupables de violences domestiques des peines de prison allant jusqu’à deux ans ; la nouvelle loi prévoit une amende de 30'000 roubles (470 euros) ou une incarcération de 15 jours pour les violences domestiques graves. La Marche mondiale des femmes proteste vivement contre cette loi barbare et soutient toutes les femmes qui se lèvent en Russie, ou ailleurs dans le monde, pour s’opposer à cette dépénalisation scandaleuse des violences domestiques.
Action de protestation devant la Mission russe à Genève contre la dépénalisation des violences domestiques en Russie/3 février 2017