8 mars

Dans tous les coins du monde, nous, les femmes sommes toutes dans les rues pour nous réjouir de la force collective que nous construisons avec notre organisation. Être en marche nous permet de retrouver nos voix et mémoires silencieuses.

C’est notre lutte collective qui a mis en question le patriarcat, dénaturalisé la violence sur nos corps, exigé la reconnaissance de notre travail et de nos contributions pour l´économie et pour l’ensemble de la société.

La force de la lutte des femmes est présente tout au long de l’histoire et de notre quotidien. Elle porte le sceau de la rébellion et du rêve : rébellion contre l’injustice et la domination ; rêve de liberté, égalité, justice, harmonie entre tous les êtres et la nature.

La Marche Mondiale des femmes fait partie de ce grand mouvement. Nous sommes des femmes diverses, de tous les peuples, de différentes ethnies et âges qui nous sommes constituées comme mouvement international en lutte pour changer le monde et la vie des femmes.

Nous affirmons que les processus d’accumulation du capital sont incompatibles avec la vie et notre réponse, comme organisation plurielle et diverse doit être chaque jour plus forte au niveau populaire et des masses, dans et vers la construction d’une économie pour la vie.

L’expansion du féminisme et son renouvellement des générations nous convoque pour continuer à résister et à lutter, à défendre l’égalité, la diversité, la liberté sexuelle et affirmer notre solidarité et radicalité féministes.

Nous continuons à renforcer l’auto-organisation des femmes ainsi que le féminisme stratégique dans les luttes contre le capitalisme raciste, colonialiste et patriarcal. De cette façon, nous encourageons des formes plus démocratiques et horizontales de construction d’un pouvoir populaire.

L’augmentation des luttes féministes se heurte à la réaction patriarcale. Nous devons faire face au conservatisme qui renouvelle son offensive, par le contrôle des corps et de la sexualité. Nous devons affronter les forces néolibérales qui réduisent les revendications puissantes et antisystémiques à des énoncés de conduites convenant au marché.

Nous affirmons la centralité du travail pour la durabilité de la vie et à partir de celui-ci nous construisons un féminisme antisystémique.

Ce 8 mars nous nous mettrons en marche pour dénoncer les politiques d’austérité qui marquent la réalité de beaucoup de pays cette dernière décennie.

Une fois de plus nous dénonçons le fait que les politiques néolibérales se soutiennent par le travail des femmes, qui amortit l’impact de la réduction de salaires et d’investissements publiques en droits et services.

Ces politiques ont seulement produit plus de pauvreté et de précarité dans la vie des classes ouvrières, plus de violences contre les femmes et l'augmentation du racisme et de la xénophobie. Nous disons non aux vies précaires!
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Des traits fascistes font partie de plusieurs gouvernements et de la montée de l’extrême droite dans beaucoup de sociétés, où la guerre s’intensifie ainsi que la militarisation, la criminalisation et la persécution des leaderships. Les forces de la droite, où différentes expressions du néolibéralisme et le conservatisme convergent, attaquent la démocratie dans sa forme et son contenu.

C’est avec violence qu’ils dégagent tous les obstacles possibles qui s’opposent à leurs gains. Les grandes corporations transnationales agissent avec plus de pouvoir et d’immunité chaque jour et exercent des pressions sur les accords commerciaux et les investissements qui ouvrent le chemin à de nouvelles violations et contrôle des territoires, en détruisant la nature et en expulsant les peuples des lieux où ils ont toujours vécu. Dans ce contexte, la contradiction qui existe entre les processus garantissant le profit des transnationales et la dynamique de la durabilité de la vie est de plus en plus évidente. Mettons les Vies au centre!

Depuis le féminisme, nous nous mobilisons contre le colonialisme, le racisme et la réaction hétéropatriarcale qui s’articulent et expriment l’augmentation de la violence. La violence exige ce modèle de domination et pour cela, afin de la surmonter, il nous faut plus que des changements juridiques.

La force des femmes, qui sur toute la planète avec leurs corps et leurs voix dénoncent le harcèlement et le féminicide, met en évidence la centralité de l’affrontement de cette violence dans toutes ses dimensions, comme partie des luttes antisystémiques.

Le moment exige l’intensification de nos résistances féministes et populaires, le renforcement de nos alliances et la construction en permanence d’un mouvement mondial comme stratégie pour confronter la force de ce système de domination qui approfondit son caractère impérialiste.

Nous les femmes, nous disons NON aux guerres et à l’intervention des États-Unis et ses alliés dans nos pays. Les expériences tout le long de la planète ont été néfastes et nous invitons les états à nous joindre. Nous dénonçons la façon dont le capitalisme raciste, colonialiste et patriarcal en bénéficie en maintenant les femmes déplacées dans une situation précaire, en s'appropriant leur travail, leur vie et leur corps.

Nous sommes solidaires avec les peuples qui poursuivent leurs luttes pour la défense de leur souveraineté. En ce moment particulier, nous sommes solidaires avec le peuple vénézuélien qui défend la légitimité de son gouvernement, ses politiques de distribution des revenus, et des services publiques et d’affirmation de la souveraineté populaire.

Nous de la Marche Mondiale des Femmes sommes mobilisées pour la souveraineté alimentaire et les communs, en renforçant dans le féminisme le champ populaire et antisystémique. Dans les campagnes et les villes, nous nous mobilisons ce 8 mars et continuons dans le processus d'organisation permanente et irréversible, un mouvement basé sur la solidarité et les actions conjointes. Nous sommes en marche et nous nous préparons pour la 5ème action internationale de la Marche Mondiale des Femmes qui aura lieu en 2020 sous la devise “Nous résistons pour vivre, nous marchons pour transformer !”